On parle souvent des miels chinois qui ne seraient pas de vrais miels ou que du sucre serait ajouté au miel.
Mais qu’en est-il des miels français ?
(Les informations suivantes ne concernent que les pays de la communauté européennes.)
» Le miel est la substance sucrée naturelle produite par les abeilles de l’espèce Apis mellifera à partir du nectar de plantes ou des sécrétions provenant de parties vivantes des plantes ou des excrétions laissées sur celles-ci par des insectes suceurs, qu’elles butinent, transforment en les combinant avec des matières spécifiques propres, déposent, déshydratent, entreposent et laissent mûrir dans les rayons de la ruche. «
Directive 2001/110/CE relative au miel
La dénomination de vente » miel » est réservée à un produit naturel confectionné par les abeilles avec du nectar de fleurs ou avec du miellat. Seules les analyses de miels certifient l’appellation d’un miel.
» Le miel ne doit avoir fait l’objet d’aucune addition de produits alimentaires, y compris les additifs alimentaires, ni d’aucune addition autre que du miel. «
Dès que l’on ajoute quoi que ce soit dans ce miel, le produit n’a plus le droit de s’appeler miel.
Si l’on rajoute de la propolis, de la gelée royale, du pollen, du CBD, des noisettes etc., le produit doit s’appeler Préparation au miel (voir le paragraphe sur l’étiquetage du miel/Expressions non autorisées).
Si l’on retire par microfiltration le pollen contenu dans le miel : ce n’est plus du miel mais du miel filtré. Le pollen est considéré comme un constituant naturel propre au miel et n’est pas considéré comme un ingrédient.
Les dénominations de vente du miel :
Ces mentions d’origines du miel ne sont plus autorisées depuis le 11 mai 2023.
Les directives dites » petit-déjeuner » sont un ensemble de sept directives qui établissent des règles communes concernant la composition, la dénomination de vente, l’étiquetage et la présentation de certaines denrées alimentaires dont le miel.
Concernant le miel, l’indication de chacun des pays d’origine est obligatoire (États membres et pays tiers).
Les règles d’étiquetage et de présentation du miel sont celles applicables aux denrées alimentaires.
Le miel industriel est un miel utilisé en tant qu’ingrédient dans d’autres denrées alimentaires destinées à être transformées. Ce miel peut présenter un goût étranger ou une odeur étrangère, avoir commencé à fermenter, avoir fermenté ou avoir été surchauffé.
Lorsque du miel destiné à l’industrie a été utilisé comme ingrédient dans une denrée composée, la dénomination » miel » peut être utilisée dans la dénomination du produit composé au lieu de la dénomination » miel destiné à l’industrie « . Toutefois, la dénomination » miel destiné à l’industrie » est utilisée dans la liste des ingrédients.
Pour ce qui concerne le miel destiné à l’industrie, les termes : » destiné exclusivement à la cuisson » sont inscrits sur l’étiquette des contenants (fûts, seaux…) à proximité immédiate de la dénomination du produit.
Les récipients pour vrac, les emballages et la documentation commerciale indiquent clairement la dénomination intégrale du produit : » miel destiné à l’industrie » (idem pour le miel filtré).
Le miel doit répondre à certaines caractéristiques de composition :
– Miel de fleurs, pas moins de 60 g/100 g,
– Miel de miellat, mélange de miel de miellat avec du miel de fleurs, pas moins de 45 g/100 g.
Le miel est principalement composé de glucose et fructose. En fonction de l’origine florale ces taux diffèrent. Un miel d’acacia est plus riche en fructose et un miel de lavande est plus riche en glucose.
– Pas plus de 5 g/100 g,
– Faux acacia (Robinia pseudoacacia), luzerne (Medicago sativa), banksie de Menzies (Banksia menziesii), hedysaron (Hedysarum), eucalyptus rouge (Eucalyptus camadulensis), Eucryphia lucida, Eucryphia milliganii, agrumes spp., pas plus de 10 g/100 g.
Le miel contient aussi du saccharose mais en plus faible quantité.
– En général, pas plus de 20 %,
– Miel de bruyère (Calluna) et miel destiné à l’industrie en général, pas plus de 23 %,
– Miel de bruyère (Calluna) destiné à l’industrie, pas plus de 25 %,
– Lavande (Lavandula spp.), bourrache (Borago officinalis), pas plus de 15 g/100 g.
La teneur en eau maîtrisée par l’apiculteur permet une bonne conservation du miel sans risque de fermentation.
Le miel doit être stocké dans des conteneurs étanches à l’air et à l’eau car le miel est hygroscopique, il absorbe l’humidité de l’air ambiant.
Ne laissez jamais un pot de miel ouvert trop longtemps, il va capter l’humidité ambiante et se conservera beaucoup moins bien.
– En général, pas plus de 0,1 g/100 g,
– Miel pressé, pas plus de 0,5 g/100 g.
L’apiculteur laisse reposer son miel dans des maturateurs afin d’ôter par décantation la cire, les abeilles, et tout corps étranger au miel.
Le miel peut aussi être filtré afin de s’assurer que le plus gros des éléments étrangers au miel soient retirés.
– Miel non énuméré ci-dessous et mélanges de ces miels, pas plus de 0,8 mS/cm,
– Miel de miellat et miel de châtaignier et mélanges de ces miels, à l’exception des mélanges avec les miels énumérés ci-dessous, pas moins de 0,8 mS/cm,
– Exceptions : arbousier (Arbutus unedo), bruyère cendrée (Erica), eucalyptus, tilleul (Tilia spp), bruyère commune (Calluna vulgaris), manuka ou jelly bush (leptospermum), théier (Melaleuca spp.).
La conductivité électrique est différente en fonction de l’origine florale des miels.
L’analyse de cette conductivité électrique permet de différencier les miels monofloraux.
– En général, pas plus de 50 milli-équivalents d’acides par kg,
– Miel destiné à l’industrie, pas plus de 80 milli-équivalents d’acides par kg.
L’analyse des acides libres permet de détecter une altération du miel, et principalement son degré de fermentation.
– En général, à l’exception du miel destiné à l’industrie, pas moins de 8,
– Miels ayant une faible teneur naturelle en enzymes (par exemple, miels d’agrumes) et une teneur en HMF non supérieure à 15 mg/kg, pas moins de 3.
Cette analyse du miel permet de vérifier s’il y a eu stockage des fûts de miel à de mauvaises température ou chauffage du miel.
– En général, à l’exception du miel destiné à l’industrie, pas plus de 40 mg/kg, sous réserve des dispositions visées au point a, deuxième tiret,
– Miel d’origine déclarée en provenance de régions ayant un climat tropical et mélanges de ces miels, pas plus de 80 mg/kg.
Cette analyse du miel permet de connaître l’état de vieillissement du miel.
La majorité des miels contiennent du pollen apporté par les abeilles. Une des principales analyses du miel se fait sur l’analyse de ces pollens afin de préciser l’origine botanique d’un miel monofloral par exemple (miel de châtaignier, miel d’acacia…).
Le miel de lavande est en fait un miel de lavandin. Ce miel de lavande est issu du butinage des abeilles dans les champs de lavande de Provence (plateau de Valensole de la mi-juin à la mi-juillet).
Cette lavande est un hybride entre la lavande et la lavande aspic. Et ce lavandin ne possède pas de pollen.
L’analyse du miel par les apiculteurs et revendeurs n’est pas obligatoire mais fortement conseillé.
Pour rappel, seules les analyses de miels certifient l’appellation d’un miel.
Il existe différentes analyses pour déterminer l’origine des miels, leur adultération possible, leur contamination par des produits chimiques…
Liens vers les différents laboratoires d’analyse apicoles sur Monapiculteur.com : Les laboratoires d’analyse apicole…
Il existe de nombreux laboratoires en Europe permettant à l’apiculteur d’effectuer diverses analyses sur leurs miels, des analyses :
Ces analyses ont un coût certain et malheureusement tous les apiculteurs ne peuvent effectuer toutes les analyses nécessaires pour assurer la qualité de leurs miels. Bien que certains laboratoires prennent en compte l’aide FranceAgriMer.
A ma connaissance très peu d’apiculteurs font analyser leurs miels et très peu se limitent à l’analyse organoleptique et palinologique afin de confirmer la qualité de leurs miels monofloraux.
Pour ma part je suis partisan pour une analyse obligatoire sur l’origine florale, l’adultération et la détection de polluants des miels. Cela permettrait aux apiculteurs de valoriser leurs miels en rassurant les consommateurs.
La propolis et la gelée royale sont soumises à des contrôles obligatoires :
L’adultération est une pratique frauduleuse consistant en l’ajout d’un produit de moindre valeur à un autre produit qui est alors vendu pour ce qu’il n’est pas. Pour le miel, l’adultération concerne le sucre ajouté (les sirop de maïs, de canne à sucre ou encore les sirops qui ont été hydrolysés avec des enzymes artificielles).
Cette adultération est souvent voulue mais il arrive que le miel des apiculteurs soit adultéré de façon involontaire du fait d’une mauvaise pratique des techniques apicoles. La maîtrise du nourrissement des abeilles est essentielle.
Le nourissement des abeilles par l’apiculteur est nécessaire en cas de disette pour éviter de perdre les abeilles qui n’ont plus de quoi trouver leur nourriture dans leur environnement immédiat. L’apiculteur fournit alors à ses abeilles du sirop de sucre à différents pourcentages de saccharose, du candy (sucre sous forme solide) ou du miel.
Ce nourrissement est ingéré par les abeilles mais aussi stocké dans la ruche. En créant des espaces réservés au couvain, les abeilles déplacent ce sucre stocké et celui-ci peut se retrouver mélangé au miel extrait par l’apiculteur.
Pour en savoir plus sur les effets du nourrissement : voici un lien vers la vidéo du wébinaire Jeudi de PrADE sur le nourrissement des abeilles…
Pour en savoir plus sur les propriétés homéostatiques du miel, cliquez sur le lien Les propriétés du miel par Beefenua-apithérapie…